Quand une soucoupe volante vient au secours d’un papillon

Quand une soucoupe volante vient au secours d’un papillon

Une gestion d’espace naturel inédite

Pour le 1er avril, le Syndicat Mixte du Grand Site Cap d’Erquy-Cap Fréhel, la municipalité de Plévenon et des bénévoles avaient partagé avec vous une expérience de gestion d’espace naturel insolite. Il s’agissait, en effet, de réaliser des fauches exportation circulaire de lande humide pour la régénérer en faveur d’une espèce de papillon menacée. Opération précautionneuse qui nécessite d’un côté de rajeunir la lande pour développer la gentiane pneumonanthe (plante hôte), tout en intervenant par petite touche pour ne pas trop détruire de fourmilières (ou les chenilles seront ensuite élevées). Pourquoi une fauche circulaire ? Tout simplement par facilité et rapidité de mise en œuvre.

Un nombre d’œufs record pour le site

La saison estivale passée, un suivi de la ponte de cette espèce rarissime de papillon a été organisé. C’est en effet, l’un des quatre derniers sites où l’espèce parvient à subsister en Bretagne. Eté pluvieux, été heureux pour cette espèce puisque les gentianes ont poussées rapidement et en phase avec la ponte du papillon. Les suivis portés dans le cadre du dispositif Natura 2000 ont permis de constater que pas moins de 9459 œufs de ce papillon ont été dénombrés cette année sur les gentianes du Cap Fréhel (record pour le site).

Une étape dans le cycle de développement du papillon

Les fauches exportations ont permis localement à la gentiane de multiplier ses effectifs par près de 10. Les pontes d’azuré se font déjà à près de 15% sur ces gentianes démultipliées grâce à la gestion apportée. Reste à la nature de désormais finir le Cycle. Les chenilles après avoir dévoré le cœur de la fleur se sont laissé tomber au sol. Une part a d’ores et déjà été recueillie par des fourmis. Véritable curiosité de la nature, ces chenilles émettent des sons et phéromones qui leurrent les fourmis, les faisant ainsi passer pour des rejetons égarés. Ramenées et élevées à la fourmilière, celles-ci y révéleront leur vraie nature, en se comportant en véritable « coucou de la fourmi » avant de se chrysalider pour qu’un nouveau cycle puisse redémarrer.